Rencontre avec Sonia des Elles du Luth

Ma première rencontre avec Sonia a eu lieu au milieu de nulle part et, devinez quoi… c’était sur le Trek Elles Marchent !
itw elles du luth
Plus précisément sur le bivouac de la 1èreédition où nous étions toutes les deux trekkeuses, elle au sein de l’équipe 13, moi de la 4. Les Elles du Luth vs les Déserteuses…. Autant vous avouer qu’il s’est instauré une sorte de bataille entre nous, non pas pour le classement, loin de là, mais plutôt pour gagner notre place auprès de Kine (que vous découvrirez plus tard).

C’est naturellement que nous nous sommes rapprochées et qu’une relation s’est renforcée au long des 2eet 3eéditions.

Je suis donc heureuse de vous présenter aujourd’hui un sacré bout de femme avec un tempérament de feu, une gentillesse et une générosité incroyables !

Emma :

Comment as-tu connu le Trek Elles Marchent ?

Sonia :

Je voulais m’engager avec une amie pour faire une aventure, mais après avoir eu tous les détails du budget, il s’est avéré que c’était trop onéreux. Nous avons donc cherché sur Facebook une autre aventure à faire ensemble, puis nous sommes tombées sur le Trek.

E : Pourquoi vous êtes-vous lancées dans l’aventure du Trek Elles Marchent ?

S : Le Trek se passe dans une région que nous avions envie de découvrir, et le fait qu’il se passe à pied répondait à nos normes « écolo ».

Le Trek Elles Marchent devrait-être remboursé par la Sécu !

E : Depuis ta première participation en 2017, tu es déjà revenue deux fois pour la 2eet la 3eédition, toujours avec des femmes différentes qui t’accompagnent, c’est bien ça ?

S : Avec ma 1èreéquipe, nous avions joué le jeu de la mixité, en étant deux parents d’élèves et deux profs de primaire et collège. Nous avons créé l’association les « Elles du Luth » pour participer. Puis nous avons décidé, de faire découvrir cette aventure à d’autres femmes issues de banlieues, qui n’avaient pas forcément les moyens de s’offrir ce genre d’aventures. Nous avons eu envie, en leur offrant cette opportunité, de leur permettre de se couper de leur quotidien. Le temps d’une semaine, elles ne sont plus la femme de… ou la mère de… mais elles font quelque chose pour elles. Il s’avère que cela est quasi thérapeutique pour ces femmes.

E : Tu choisis de repartir, année après année, avec ces femmes. Pourquoi les accompagner à chaque fois et ne pas les laisser seules ?

S : Le but maintenant est différent de celui de mon premier départ. Là j’accompagne des femmes qu’il faut souvent réconcilier avec la vie, il faut qu’elles puissent lâcher prise, reprendre confiance en elles… et nous nous étions dit qu’avec notre expérience, elles nous feraient confiance. Nous avons créé cet accompagnement pour leur prouver qu’elles sont capables de se dépasser. Quand on n’a pas l’habitude d’être valorisé dans la vie, on a tendance à se sous-estimer.

E : Et toi tu n’en as pas assez de marcher au Maroc ?

S : L’année dernière, j’ai cru que j’allais en avoir marre, mais finalement chaque édition est complètement différente. Les paysages changent, ce n’est jamais le même parcours. J’emmène des femmes complétement différentes, et s’ouvrir à l’autre est quelque chose de beau. Il faut apprendre à accepter l’autre comme il est. En même temps, cet esprit d’équipe qu’il y a au sein du bivouac est complètement différent aussi. Les autres équipes ne sont pas les mêmes d’une année sur l’autre. Évidemment on se retrouve entre anciennes, mais on côtoie aussi beaucoup de nouvelles personnes et on s’ouvre à la vraie vie.

E : Là, pour cette quatrième édition, combien de femmes emmènes-tu avec toi ?

S : Malheureusement cette année ça ne sera pas 12 mais 8 femmes, soit deux équipes. Parce que les fonds nous manquent. Nous avions déjà eu du mal à clôturer sur les éditions précédentes. Et il m’est déjà arrivé pour clôturer de mettre de ma poche. Il a fallu faire un choix raisonnable cette année. Mais 2 équipes, c’est déjà bien ! Au total, c’est 32 femmes en 4 ans.

E : On espère vous retrouver après sur la cinquième, la sixième, la septième, etc.

S : Oui c’est le but ! Je crois que le Trek Elles Marchent va devoir compter avec les Elles du Luth tous les ans. Et nous subir un peu, parce qu’on n’est pas vraiment discrètes… mais c’est aussi ça le secret du lâcher prise, et mon rôle est de les accompagner en cela.

E : Sur ses 32 Elles du Luth, toi tu l’as fait 4 fois, Heidi et Rama 2 fois c’est ça ?

S : Oui, c’est ça. J’essaie que, dans chaque équipe, il y ait une ancienne pour que l’équipe puisse se nourrir de cette expérience.

Portrait chinois de Sonia !

Si tu devais être :

  • Une heure de départ du bivouac : La première heure parce qu’on rentre toujours les dernières…
  • Une heure de retour : La dernière, parce que quand on rentre les dernières on a toujours un accueil chaleureux de toutes les trekkeuses et en même temps c’est tellement beau de pouvoir partir tôt le matin et rentrer tard le soir pour voir le paysage changer entre le lever et le coucher du soleil.
  • Un terrain (dune, cailloux, montagne, oued…) : Je serai une dune parce que c’est celle que tu appréhendes le plus, qui t’embête le plus, qui t’emmène le plus loin, elle te montre jusqu’où tu peux aller, et elle te donne toujours entière satisfaction.

Si tu devais dire quelque chose aux filles qui vont partir pour la première fois lors de cette quatrième édition, tu leur dirais : « Faites-vous confiance, regardez devant, et quand vous aurez fait le plus dur, retournez-vous et regardez ce que vous avez accompli. »

Les filles vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Merci Sonia, et rendez-vous en septembre pour l’interview de Carole !

L’engagement des Elles du Luth vous a touché ? Vous voulez les aider, c’est possible ! Contactez Sonia par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou par téléphone au : 06 20 12 19 26.